“les murs de la maison se grisent” de Bilal Moullan

Il y a dans l’écriture de Bilal Moullan une sorte de mystique du quotidien qui fait de ses poèmes des sortes de prières, qu’il s’adresserait à lui-même, ou à la communauté humaine dans ce qu’elle vit de plus banal et de plus beau. Des figures traversent ce recueil de poèmes en vers libres, des hommes d’une famille réunie autour de la table du repas, des enfants dont les jouets jonchent le salon rempli d’amour et de doutes, une femme qu’on a aimée. Une simplicité se dégage de ce premier recueil qui tente de dire comme il faut garder aux autres leurs ombres et travailler avec les nôtres, mais surtout comment avancer ensemble, unis dans un monde qui se grise.

Extrait :

les murs de la maison se grisent
on préfère se taire pour éviter
de n’avoir rien à se dire
en attendant on ferme les fenêtres
les rideaux sont tirés
la porte à double tour
les papillons de nuit seront morts
demain matin

Bilal Moullan vit et travaille à La Réunion dont il est originaire.

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