Les antennes, de Fabrice Caravaca

Long défilement d’un paysage sans perspective, comme s’il n’y avait plus souffle ni mouvement ; la phrase est courte, tout du long avance du même rythme sans saccade ni rupture. Monde d’après, peut-être celui d’avant. Ici, pas de jugement ; non plus de condamnation. Mais s’il n’y a pas d’élan et non plus que de joie s’il n’y a pas de drame, n’empêche ! à faire le constat d’un monde où l’on n’attend plus rien, parce qu’il sait les écouter, de ce silence et de cette immobilité, Fabrice Caravaca, lui, nous fait entendre ce qui demeure et qui a lieu.

Fabrice Caravaca est né en 1977 en Dordogne. Il a publié une dizaine de livres. Il publie aussi en revue et participe à des lectures publiques. Il vit à Limoges où il anime les éditions Dernier Télégramme depuis 2005.

Extrait:
L’ombre seule se souvient de son nom. Nom venu depuis les sphères oublieuses de la terre. L’ombre et son nom qui ne sont pas là. C’est-à-dire qui ne sont pas précisément là. L’ombre et son nom qui ne sont pas là pour raconter une histoire du monde. Mais l’ombre qui porte un nom et qui s’en souvient comme du dernier.

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