La Peau Lisse, de Benjamin Vareille

Texte de littérature.
La Peau Lisse est un territoire ainsi qu’une expérimentation aux dimensions tant littéraire que politique. C’est un geste fort, intelligent et élégant.
La Peau Lisse est un une réflexion ouverte, non bornée, dont la forme poursuit le sujet principal, c’est-à-dire la création irrésistible de patterns ou motifs reproductibles, sa course à travers les manifestations générales culturelles de nos sociétés, et son écho temporaire dans des numéros ou suites plus personnels à l’auteur. Chaque motif créant une musique par sa répétition, leur variation constitue l’ambition de rupture et de suture à l’œuvre ici, afin de traquer sans doute le besoin de connexion par la plus grande fiction, celui de se raconter plus loin que soi, et de répéter le cercle encore.

Extrait :
La religion est une idéologie qui a réussi.
Une idéologie est un trouble qui se passe de vos idées, elles n’ont pas la couleur des siennes. Il y a un intérieur et un extérieur à la religion, qui est un cercle en expansion, ou une scène. La religion est un germe dans un grand puits renversé qui avale l’eau et l’air, alors pire qu’au puits elle est un océan qui s’infiltre sur terre, elle recrache des laudes et des colères, elle exulte la soif, et transpire du sel. Parce qu’elle est à tous et plurielle, elle est une folie collective qui rompt, morcelle et puis relie.

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