à vif, de Maxime Viande

D’abord il y a la naissance de chaque jour. Se lever et agir. Celui qui parle ne veut pas, mais il faut bien. Alors, pour parer à l’ennui, il se met en marche. Se dit que la marche peut guérir de l’apathie. Mais vite la nature, comme elle blesse, devient un canal pour la rage. La marche est un échec, alors après elle il défie le soleil. Ce dernier le ramène aux souvenirs douloureux de l’enfance, les humiliations et les peines. Il faudra, pour s’en libérer, sans doute mettre le feu à l’arbre généalogique qui les contient toutes.
Dans ce premier poème d’une force qui n’a d’égale que l’originalité de sa forme, Maxime Viande tente de retracer, par la page et ses ruptures, la pensée hachée de celui qui se perd, et la marche à la fois hésitante et convaincue de celui qui n’a plus rien à perdre.

Extrait :

La
boure la t
erre avec ma ma
rche de t
aureau
, ch
ancele comme un t
aré.

che peut
-être d’être p
arti
;
jamais l’arrêt, la m
arche
perpétuelle si possible.

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