C’est un lieu pour se faire oublier, un lieu refuge pour protéger le père, c’est un lieu cave où le fils s’est tapi, un lieu où s’ancrent les mémoires, celle du père et avant lui son père, celle du fils aussi. Poème à la Sautou qui dit tout en ne disant qu’un peu.
Ce qui n’a pas eu lieu n’a pas eu lieu, et ce qui fut, le corps non plus ne l’a pas oublié. C’est un lieu soupirail par où perce le jour.
Poésie essentielle.
Extrait :
J’ai été l’ombre à ton ombre
Si j’existais, j’étais seul
Où pouvais-je aller ?
J’ai disparu en moi-même
pour te garder de toi
–
Pleurs contenus
Rien de moi ne réveille
ce que tu es, tout
le soir, m’abandonne
–
J’erre sur le chemin
d’une ombre qui s’allonge
aucun souvenir de mon nom
dans ta voix
Je brûlais d’être
abandonné de toi pour ne pas sentir
que je l’étais déjà