(Boucles de voix off pour film fantôme)
Déambulation autour de la voix comme dispositif sonore et amoureux, interrogeant le devenir des enregistrements. En filigrane transparaissent une histoire d’amour indéfinissable, des mémoires vocales archivées, la célèbre cantatrice sicilienne Angelica Pandolfini, ancêtre de l’autrice qui découvrit sa voix captée en 1903 – et une tessiture commune – par l’intermédiaire d’un gramophone dépoussiéré sur internet.
Le récit poétique s’élabore à la croisée du son, du cinéma et du spiritisme, à la fois teinté d’humour et d’une troublante étrangeté.
Dans la collection «Alimage», dont la quatrième de couverture présente l’image d’une œuvre d’art et marque une connivence entre l’écriture et les arts visuels. Ici, une photographie tirée des archives familiales de l’autrice.
••• Extrait (p. 26) :
Il faut remonter très loin pour savoir que nos voix off
se rencontrent dans un trou noir puis se disloquent
– ou envahissent nos rêves –
Sur la bande-son nous entendons un souffle derrière nous
cela peut cadrer avec le ressenti d’une porte qui se referme
nous sommes les auditeurs de notre propre sidération
– la disparition du corps fantôme correspond à la présence
de ton souffle après que tu sois sorti de la pièce –
••• L’autrice
Née à Paris en 1965, Sandra Moussempès est poète. Ancienne pensionnaire de la Villa Médicis, elle a été publiée principalement dans la collection «Poésie» aux éditions Flammarion et aux éditions de l’Attente. Son travail interroge les stéréotypes liés au féminin et les non-dits familiaux par le biais d’un environnement inquiétant, cinématographique et auto-fictif. Également artiste sonore et vocale, elle convoque la notion de temporalité et les états modifiés de conscience dans ses lectures performées, intégrant sa voix (lyrique, éthérée, bruitée) à l’énonciation du poème, dispositif qu’elle a présenté dans divers lieux tels que la Fondation Louis Vuitton, le Centre Pompidou, le MAMCO de Genève, le Musée du Carré d’Art de Nîmes, la Kunsthalle Mulhouse, le festival Actoral, déplaçant ainsi le poème vers l’art. Elle a réalisé 3 albums audio dont 2 inclus dans ses livres aux éditions de l’Attente.
••• Presse
Johan Faerber dans DIACRITIK a écrit:
“Depuis bientôt une vingtaine d’années, recueil après recueil, Sandra Moussempès s’est imposée comme une des figures majeures de la poésie contemporaine. Les années 20 s’ouvrent avec bonheur sur l’un de ses textes les plus remarquables, le spectral et puissant Cinéma de l’affect qui paraît aux éditions de l’Attente.”
Fabrice Thumerel dans LIBR-CRITIQUE a écrit:
“Impossible de s’en tirer, envoûté que l’on est par ce « conte de fée psychique », ce « théâtre mental », ce « Muséum des tessitures flottantes »…”
Anne Malaprade dans POEZIBAO a écrit:
“Si les mots, parfois, travaillent à la place du poète, les voix, souvent, travaillent dans et avec la poète : malgré elle, et comme à son insu. Stroboscopiques, elles illuminent la mémoire par intermittences, et flashent les pages d’un livre vocatif. Les cordes sensibles sont très souvent des cordes vocales.”
Eric Houser dans POEZIBAO a écrit:
“Laisser les mots travailler à sa place, c’est donner une chance à des phrases d’émerger et d’aller de l’avant (phraser, en somme c’est ne pas se lasser de poursuivre un objet qui ne sera jamais capté – cet obscur objet du désir). Et c’est surtout, par la grâce d’un phrasé à nul autre pareil, produire de l’inédit, qui n’avait pas été vu, ni entendu, auparavant.”
Jean-Paul Gavard-Perret dans De l’art helvétique contemporain a écrit:
“Le côté poreux aux autres et l’hypersensibilité de la créatrice font sa rareté et lui préservent la faculté de rester une fée des temps au moment où elles disparaissent mais dont l’époque en a de plus en plus besoin.”
François Crosnier dans LIBR-CRITIQUE a écrit:
“En phase pré-somnanbulique, l’auteure invente un univers où les voix ne se dispersent jamais tout à fait, peuplé de gramophones, de hauts-parleurs, de caméras vocales, de dictaphones, de vieilles K7, d’anciens répondeurs téléphoniques, le tout manipulé par des médiums ou des spirites.”
Adrien Meignan dans ADDICT-CULTURE a écrit:
“Même le plus sceptique envers le spiritisme saura reconnaître le caractère magique du récit poétique de Sandra Moussempès. Dans Cinéma de l’affect, la poète explore la voix et sa trace. Sa composition semble être la même que celle d’un fantôme. L’autrice s’interroge sur comment on capte la voix et comment elle resurgit dans nos vies.”
HUGUES dans Blog librairie Charybde a écrit:
“Lorsque le son enregistré surgi du passé entre en résonance, expérience spirite métaphorique et poétique, avec un dévoilement contemporain toujours aussi nécessaire et subtil.”
Richard Blin dans Le Matricule des Anges N°210 février 2020 a écrit:
“Entre exorcisme et théâtre vocal, la poésie de Sandra Moussempès donne présence aux forces qui sont à l’œuvre dans la matière de la voix.”
Laurent Albarracin dans CATASTROPHES a écrit:
“Si l’on veut bien admettre que la notion d’autofiction peut s’appliquer autant au poème qu’au roman, alors le livre de Sandra Moussempès en est un cas exemplaire. Ça n’est pas que le poème ici mêle plus qu’un autre le réel à l’imaginaire (quel poème ne fait pas cela tout le temps ?) ni même seulement que des éléments autobiographiques se trouvent sublimés par leur mise en fiction poétique, c’est plutôt qu’ici le poème est un dispositif textuel qui utilise le réel et ses sollicitations pour capturer une voix à elle-même inconnue, pour captiver une intimité secrète et inaccessible autrement que par ce dispositif.”
Serge Airoldi dans AGENCE ALCA a écrit:
“Depuis de nombreuses années, Sandra Moussempès explore la façon poétique de faire sens et de débrouiller le brouillard. Avec ce nouveau texte, Cinéma de l’affect, que publient les éditions de l’Attente, elle questionne de nouvelles tessitures qui font l’étrange son du monde.”
Jean-Paul Gavard-Perret dans Le littéraire.com a écrit:
Un entretien avec l’autrice
Déborah Heissler dans Remue.net a écrit:
“S’il fallait lire Cinéma de l’affect de Sandra Moussempès, c’est peut-être bien pour tenter de cerner au préalable tous ces « non-dits » qui imprègnent nos dires, nos « obsessions à peine chuchotées ».”
Alain Nicolas dans L’Humanité a écrit:
“Un livre original, étrange et envoûtant”
Georges Guillain dans Blog Les découvreurs a écrit:
“C’est vrai que le livre de Sandra Moussempès n’est pas de ceux qu’on peut lire d’un œil distrait et qui se comprennent avant même d’être lus. Si la maîtrise de la langue, contrairement à ce que vers quoi s’oriente de plus en plus la logique du temps, y est absolument parfaite, donnant des phrases d’une précision et d’une évidence syntaxiques remarquables, l’univers référentiel, comme on dit, vers lequel ces phrases font signes, interroge par son apparente opacité.”
Ritta Badourra dans L’Orient littéraire a écrit:
“L’émoi amoureux et son érotisme teintent la pensée dans Cinéma de l’affect. L’acoustique, l’odeur, la texture et les volumes des rubans d’une K7, des composants d’un microphone ou d’un gramophone, étendent leur halo sensoriel autour de l’insaisissable de la voix. Cela donne un foisonnement peu observé dans les précédents ouvrages de Moussempès, et confère une veine baroque à certains poèmes.”
Guillaume Richez dans Chroniques des Imposteurs a écrit:
Lecture d’extraits du livre
Dominique Panchèvre dans Perluète a écrit:
“(…) Mysticisme et romantisme sont présents dans Cinéma de l’affect, et c’est avec une grande subtilité, y compris dans la structure du texte, que Sandra Moussempès tisse la mémoire, nous disant en cela que les événements que nous avons vécus, comme ceux que nous n’avons pas vécus mais qui ont contribué à nous façonner, forment un tout qui nous marque durablement dans notre chair. Il est bon de souligner que les éditions de l’Attente participent pleinement à ce tissage, nous permettant ainsi de donner à entendre la beauté de ce texte en un film singulier”