Discographie, de Frédéric Forte

Formes poétiques nourries de formes musicales

Comment écrire un livre de poésie quand on a passé son temps à écouter de la musique ? En composant sur la page des quatuors à cordes qui se la jouent Bartók ? En prenant les lyrics de Tom Waits pour parole d’évangile ? En racontant les aventures d’une harmonie municipale qui aurait trop lu Queneau et trop entendu Ayler ? En fabriquant des poèmes-accordéons pour les musiciens du Rouergue ? En tirant de pochettes d’album matière à une fantaisiste anthologie de la musique bulgare ? Un peu tout ça.

Extrait :
Les objets personnels (l’endroit où on les range
Les objets personnels (l’endroit où on les range
S’appelle un vestiaire)
Ne peuvent aller plus loin
Chemises, pantalons soigneusement
Pliés
Placés où il convient ; à cet effet : une étagère.
Les casquettes
Harmo. Muni. retrouvent les têtes
Les corps les uniformes (bleu
Aviateur) mais
Me direz-vous “où sont-ils les zin les instruments ?”
Soit :
Il advint en ce jour (lundi 6 décembre)
Un terrible larcin

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