L’éternité, de Christophe Manon

l’éternité est un récit poétique conçu sous forme de chants qui évoque la guerre, toutes les guerres d’une façon générale. Donnant la parole successivement à un soldat mort et à des animaux (victimes et bourreaux), il se veut l’illustration onirique de l’empathie entre les êtres et les choses : « La guerre unit dans un destin solidaire tous les êtres vivants (végétaux, animaux, hommes) et jusqu’au règne minéral (terre retournée ravagée). »

Extrait :

Je suis mort et mort bien des fois et voici que je suis vivant pour les siècles des siècles. Peut-être que tout se répète. Ou que tout se modifie. Peut-être que la répétition est une modification. Ou la modification une répétition. Peut-être que tout s’achève et que tout recommence. Ou peut-être pas. Peut-être vivons-nous simultanément dans un passé éloigné, dans le présent et dans le futur. Peut-être que l’avenir est notre passé. Ou le passé notre avenir. Peut-être n’y a-t-il ni temps ni espace. Peut-être que le temps et l’espace sont une seule et unique entité. Ou peut-être pas. Peut-être que le temps n’est qu’une conséquence de notre incapacité à traiter le très grand nombre d’informations en jeu dans le déplacement des microparticules.

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